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AES : Une diplomatie proactive d’ouverture des frontières malgré les tensions avec la CEDEAO.

AES : Une diplomatie proactive d’ouverture des frontières malgré les tensions avec la CEDEAO.

Dans une décision marquante, l’Alliance des États du Sahel (AES) a annoncé l’ouverture de ses frontières aux ressortissants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette annonce, faite le 14 décembre dans une déclaration signée par le Président malien et de la Confédération, le Général Assimi Goïta, permet aux citoyens de la CEDEAO de circuler, résider et s’établir librement sur les territoires des États membres de l’AES, conformément aux législations nationales. Les véhicules immatriculés dans l’espace CEDEAO bénéficieront également de ces mesures, bien que chaque État conserve le droit de refuser l’accès à des individus jugés « indésirables ».

Cette ouverture intervient dans un climat de tensions croissantes entre la CEDEAO et les pays de l’AES (Mali, Burkina Faso, Niger), qui ont récemment réaffirmé leur volonté de se retirer définitivement de l’organisation régionale. Lors d’une rencontre à Niamey, les ministres des Affaires étrangères de ces trois nations, sous la présidence d’Abdoulaye Diop du Mali, ont insisté sur le caractère irréversible de leur décision, tout en mettant en avant des initiatives d’intégration renforcée. Parmi celles-ci, figurent l’harmonisation des documents d’identité et de voyage, visant à faciliter davantage la mobilité et les échanges au sein de la Confédération.

Du côté de la CEDEAO, des efforts sont déployés pour éviter ce départ définitif. Lors des Atlantic Dialogues organisés à Rabat, le ministre sénégalais des Forces armées, le Général Birame Diop, a mis en avant les réalisations de l’organisation tout en plaidant pour une coopération renouvelée. Cependant, cette posture semble insuffisante pour répondre aux frustrations des États membres de l’AES, qui critiquent l’ingérence étrangère et les défaillances structurelles de la CEDEAO.

Face à cette dynamique, l’AES se positionne comme une alternative ambitieuse pour ses membres, privilégiant la souveraineté nationale et une intégration sur mesure. Cette décision d’ouverture des frontières, bien que symbolique, marque un jalon dans la redéfinition des relations entre les deux blocs régionaux. Reste à voir si la CEDEAO pourra répondre aux défis structurels qui l’assaillent et restaurer la confiance perdue auprès de ses anciens membres.

Amen K.

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