Burkina Faso : Un nouveau mécanisme de financement pour booster la transformation de l’anacarde.
En Afrique de l’Ouest, la campagne anacardière 2025 est en pleine effervescence. Cependant, comme dans de nombreux pays de la région, le Burkina Faso exporte encore une grande partie de sa production sous forme brute, limitant ainsi les retombées économiques locales. Pour inverser cette tendance, le Fonds Dumu Ka Fa (DKF), dédié au financement du secteur agropastoral, a mis en place un dispositif de soutien financier en collaboration avec le Conseil burkinabè des filières agropastorales et halieutiques (CBF).
Ce mécanisme, annoncé dans un communiqué publié le 7 février par le ministère de l’Agriculture, vise à octroyer des crédits de campagne pouvant atteindre 500 millions de francs CFA (environ 786 000 dollars) par unité de transformation éligible. Ces prêts, remboursables sur neuf mois avec un taux d’intérêt de 4 %, ont pour objectif d’améliorer l’approvisionnement en matières premières des industriels et de dynamiser le secteur de la transformation.
Actuellement, le Burkina Faso transforme seulement une fraction de sa production d’anacarde. Selon les estimations du cabinet de conseil N’kalô, en 2024, le pays a transformé environ 16 000 tonnes de noix de cajou, soit à peine 10 % de sa production totale de 161 000 tonnes. Pourtant, la capacité de transformation installée dans le pays était évaluée à 30 000 tonnes en 2021, selon les données officielles. Ce décalage s’explique en partie par le manque de matières premières disponibles pour les unités de transformation, souvent contraintes d’arrêter leurs activités en raison de la concurrence des prix à l’exportation de la noix brute, jugés plus attractifs.
Les autorités burkinabè espèrent que ce nouveau mécanisme de financement permettra de relever ces défis. En soutenant les transformateurs locaux, elles ambitionnent de réduire la dépendance aux exportations brutes et de maximiser la valeur ajoutée générée par cette filière stratégique. Toutefois, les objectifs précis pour la campagne 2025 n’ont pas encore été dévoilés.
En somme, ce dispositif financier représente une avancée significative pour le secteur de l’anacarde au Burkina Faso. Il s’inscrit dans une volonté plus large de moderniser l’agriculture et de promouvoir une industrialisation locale capable de créer des emplois et de stimuler l’économie nationale. Reste à voir comment les transformateurs saisiront cette opportunité pour relever les défis de la filière et contribuer à une plus grande autonomie économique du pays.
Amen K.
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