Tchad : Le retrait définitif des troupes françaises, une rupture historique.
Le Tchad tourne une page historique dans ses relations avec la France avec la rétrocession officielle de la base historique de N’Djaména ce mercredi 31 janvier. Cet acte solennel intervient après la remise des bases de Faya-Largeau et d’Abéché, amorçant ainsi la fin d’une présence militaire française qui a duré 125 ans sur le territoire tchadien.
L’opération, débutée le 10 décembre dernier, a suivi un processus de retrait échelonné sur deux mois, permettant une transition en douceur pour le Tchad. La cérémonie de remise de la base à N’Djaména a réuni des représentants des autorités tchadiennes et françaises, symbolisant une étape importante dans la redéfinition des rapports entre les deux pays. Le président Mahamat Idriss Déby Itno a officiellement officialisé le départ définitif des troupes françaises lors de cet événement, marquant ainsi une rupture nette avec une présence qui avait longtemps façonné la dynamique sécuritaire et militaire de la région.
La veille de cette cérémonie, le dernier avion militaire français avait quitté la base Adji Kossey à 15h50, scellant définitivement le retrait de la France de N’Djaména. Ce départ résulte d’un choix politique fort, consécutif à la dénonciation par le Tchad des accords de coopération militaire de 1978, révisés en 2019, que le président Déby avait qualifiés d’« obsolètes » dès le 1er décembre. Néanmoins, il a tenu à préciser que cette décision ne remettait pas en cause l’ensemble des relations avec la France, mais se limitait exclusivement à la dimension militaire de la coopération.
Pour le chef de l’État tchadien, il s’agit désormais de bâtir une armée plus forte, mieux équipée et capable de faire face de manière autonome aux défis sécuritaires. Le retrait des troupes françaises s’inscrit dans un contexte plus large de redéfinition de l’influence militaire française en Afrique, après des départs similaires observés au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Cette décision marque une transformation majeure des relations bilatérales et ouvre la voie à une stratégie sécuritaire indépendante pour le Tchad, qui cherche à renforcer ses capacités militaires afin de répondre efficacement aux menaces régionales et de garantir la souveraineté nationale.
Amen K.
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